Des reines d’abeilles ukrainiennes en mission à l’île d’Orléans

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Ce n’est pas la guerre qui sévit dans leur pays d’origine, l’Ukraine, qui allait empêcher les propriétaires des Ruchers de l’île d’Orléans, Volodymyr Levchenko et Valentyna Minenko, d’importer des abeilles reines afin d’assurer la pollinisation de fruits et de légumes sur une trentaine de sites de l’île.

Reconnues pour leur résistance au froid, les abeilles de Carpathes ont pu se rendre outre-mer grâce à l’ingéniosité du couple installé depuis 15 ans à Saint-Jean.

« En raison de la guerre avec la Russie, le ciel a été fermé. Nous avons dû faire passer les abeilles par voie terrestre (train et automobile) en passant par des pays tels que la Pologne et la Slovaquie. Rendues en Pologne, les abeilles ont pu être placées dans un avion en direction de Toronto », a raconté M. Levchenko qui s’est lui-même rendu en Ukraine pour constater de visu la situation vécue par des ex-compatriotes.

Le transfert des abeilles a pu se concrétiser en utilisant un itinéraire éloigné de la frontière russe à l’abri des bombardements. Réputée pour la production de skis Fisher, la ville de Moukatchevo, à l’ouest de l’Ukraine, a servi de point de départ pour le périple des abeilles.

Producteur de miel, de chandelles de cire d’abeilles et d’essaim d’abeilles pour accompagner les reines, le couple a dû procéder ainsi car le climat canadien ne permet pas la reproduction de la reine avec les bourdons avant le 15 juin. Les activités commerciales débutent le 1er mai et la pollinisation se poursuit jusqu’à la mi-août. Les abeilles ne travaillent pas de septembre à novembre afin de se préparer pour l’hibernation.

Fortement touché par le conflit

Il va de soi que la guerre qui a éclaté avec les bombardements diffusés à la télévision a fortement affecté le couple d’apiculteurs.

« On était en dépression pendant deux mois. Mais le travail change les idées et nous rend plus fort », a commenté Valentyna Minenko.

Le contexte a rendu plus compliqué l’émission de permis pour importation et de certificat de vétérinaire.

Vendant son miel à des restaurateurs de l’île, à Québec et à Montréal, l’entreprise familiale a pu compter sur l’appui du propriétaire de la ferme JFE de Sainte-Famille, Jean-François Émond, via de nombreux coups de fil au gouvernement canadien mais aussi parce qu’il a peinturé des ruches aux couleurs du drapeau de l’Ukraine, bleu et jaune.

Volodymyr Levchenko et Valentyna Minenko peuvent compter sur l’appui de Jean-François Émond qui a peint des ruches aux couleurs du drapeau de l’Ukraine. ©Marc Cochrane

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