Pascal-Joseph Verbist (1829-1879), premier curé de Sainte-Pétronille (2e partie)

Natif de la province d’Anvers, en Belgique, l’abbé P.-J. Verbist, un prédicateur de talent, commet des fautes qui l’obligent à une longue retraite en Allemagne. Désireux de refaire sa vie, il découvre le Québec et devient, en 1872, agent d’immigration pour le gouvernement. 

Le prêtre aux mille projets

Le gouvernement québécois de l’époque considère les Belges comme des immigrants de choix. Du côté de la Wallonie, ils sont majoritairement catholiques et francophones. On les apprécie, dans un Québec encore très rural. Les Belges acceptent de se consacrer au travail agricole et aux activités associées : la fromagerie, la meunerie, la boulangerie, le tissage et la culture du houblon. À ce sujet, Verbist devine très vite le penchant des Québécois pour la bière et les bonnes affaires que les Belges pourraient développer dans ce pays. Il veut même se lancer lui-même dans la culture du houblon à l’île d’Orléans.

Après une tournée de conférences en Europe, l’abbé Verbist revient au Québec le 11 juin 1872 avec un contingent de 212 immigrants. Il sera responsable d’un autre groupe de 395, en 1872-1873. Devenu un fonctionnaire québécois, il travaille auprès du gouvernement belge pour préparer un traité économique avec le Canada et pour nommer rapidement un consul en titre à Québec.

Projet d’un journal

Toujours à l’œuvre, il contacte l’éditeur-imprimeur de Québec, J.-D. Brousseau, pour fonder un journal hebdomadaire destiné à l’information des nouveaux immigrants européens et au rapatriement des Canadiens français émigrés aux États-Unis. Le journal, qui devait s’appeler Le Colon, n’a pas trouvé les fonds nécessaires et n’a jamais vu le jour.

Le commerce du 45½, rue Saint-Jean (1873-1874)

Homme d’entreprise, Joseph-Pascal Verbist inaugure aussi un commerce au 45½, rue Saint-Jean, près de la rue Sainte-Angèle, où l’on vend de la dentelle de Bruges, de la ganterie, des accessoires de toilette, de la papeterie, des poupées de porcelaine, des tableaux de peintres belges, des livres, des images pieuses, des ornements d’église, etc. Cette boutique sera plus tard la cause de sa disgrâce.

L’Académie des Beaux-Arts de Montréal

Les activités de l’abbé Verbist ne s’arrêtent pas à la colonisation belge. Il soutient activement la création d’une Académie des beaux-arts, à Montréal. Il s’associe à des gens du milieu artistique, dont le peintre Napoléon Bourassa. En février 1873, Verbist donne une conférence enthousiaste sur ce projet d’académie auquel les journaux font largement écho. Depuis quelques mois, Verbist étant devenu curé à l’île d’Orléans, il publie sa conférence sous forme de brochure, laquelle est vendue au profit de la construction de l’église de Sainte-Pétronille.

Le curé de Sainte-Pétronille (1872)

En effet, en juillet 1872, l’archevêque de Québec a nommé l’abbé Verbist premier curé de la nouvelle paroisse du « bout de l’île » d’Orléans. Celle-ci compte 45 familles et 300 résidents et elle a reçu la dédicace de sainte Pétronille.

La construction de l’église a débuté en mai 1871 selon les plans de Ferdinand Peachy. L’église est ouverte au culte le 20 novembre 1871, mais le clocher n’est pas érigé, l’intérieur n’a pas reçu son décor et il n’y a pas de prêtre résident. C’est lorsque Pascal-Joseph Verbist revient au Québec avec son contingent d’immigrants belges à l’été 1872 qu’il apprend que Mgr E.-A. Taschereau le nomme curé de Sainte-Pétronille. Le défi est de taille, il doit trouver du financement pour la construction de l’église.

Gilles Gallichan

Centre culturel Robert-Martel, Sainte-Pétronille

Vignette : Page de titre de la brochure du curé Verbist. Les profits de la vente de cette brochure étaient destinés à la construction de l’église de Sainte-Pétronille. ©Coll. de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale

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