Même si l’agriculture est présente depuis longtemps à l’île d’Orléans, l’art l’est aussi avec tous ces artistes qui brillent un peu partout dès que l’on se pointe le bout du nez dans l’une ou l’autre des six municipalités.
Cet intérêt pour l’art ne date pas d’hier. Déjà au 19e siècle, le Groupe de Beaupré (1896-1904) – dont faisaient partie Cullen, Brymner et Horatio Walker (installé à Sainte-Pétronille) – sillonnait l’île et la Côte-de-Beaupré pour peindre non seulement des paysages, mais aussi la vie pittoresque des paysans. Leurs œuvres nous permettent encore aujourd’hui d’imaginer et d’explorer, à la manière de Marius Barbeau, ce qu’était la vie à l’île avant la construction du pont en 1935.
De nos jours, plusieurs artistes perpétuent avec passion cette tradition. Pour en nommer quelques-uns (en ordre alphabétique) : les Blouin (dont mon frère Michel), Gingras, Kelly, Lasnier, Lemay, Lemelin, Lépine, Petit, Scalabrini… Pour eux, créer est une seconde nature. Ils ont le feu sacré pour l’art. Et ils ne sont pas les seuls qui succombent au plaisir de créer en se laissant inspirer par les gens, la nature et le fleuve qui les entourent. D’autres éprouvent le même bonheur en s’exprimant avec d’autres formes d’art : la sculpture, la poterie, l’artisanat… Je pense à des artisans comme Duchesne, Giasson, Goulet, Robitaille, Williams… L’art est partout sur l’île comme les fruits dans les champs. On pourrait en parler longtemps de ces gens qui transmettent de la beauté, mais pas seulement…
« L’artiste est un explorateur de l’âme humaine, un chercheur de vérité qui utilise la toile, la pierre, le son ou le mot pour nous confronter à des réalités nouvelles ou oubliées. » *
Chacun y va de son style et de son tempérament pour traduire sa pensée, ses idées et sa vision du monde. L’art permet de s’évader en communiquant, dans un langage universel, des messages et des émotions à qui sait l’apprécier.
Bref, l’île d’Orléans nourrit non seulement le corps grâce à la richesse de son terroir, mais aussi l’esprit grâce à ses artistes. Elle est une source inépuisable d’inspiration pour ces créateurs qui traversent souvent les frontières par leurs œuvres qui se conjuguent en harmonie avec la nature. Si j’avais eu ce don, je serais sûrement devenue une artiste-peintre. À défaut, je vous écris avec bonheur chaque mois une chronique qui vient du cœur !
* https://www.axeletbois.com/post/difference-artiste-artisan
Horatio Walker s’est installé à Sainte-Pétronille pour produire ses oeuvres. Photo : Collection privée de Pierre Lahoud



