Raymond-Marie Rouleau (1928-2014), auteur de l’impressionnante photo du R.M.S.  Franconia

Lorsque le Centre culturel Robert-Martel a choisi la photo iconique pour illustrer l’accident du R.M.S. Franconia à Sainte-Pétronille en 1950, celle prise par Raymond-Marie Rouleau, et conservée par Pierre-Paul Plante, s’est vraiment imposée pour les communications. Elle offre une perspective spectaculaire sur le paquebot échoué et un réalisme opposant l’étrave du grand navire prisonnier des rochers et les frêles chaloupes tournant librement autour de lui. Avec un modeste appareil photo, le jeune photographe de 22 ans a fixé pour la postérité un véritable moment d’histoire.

Raymond-Marie Rouleau est le fils de Xavier Rouleau de Saint-Laurent-de-l’Île-d’Orléans et d’Alphonsine Couture, de Lac-Mégantic. Son père a été longtemps le gardien du phare de Saint-Laurent qui dirigeait les navires prenant le large ou remontant le fleuve. Le jeune garçon a eu très tôt le pied marin et une fascination pour le fleuve. On raconte qu’à 12 ans, il naviguait déjà sur le Saint-Laurent à bord d’une chaloupe à laquelle il avait lui-même fixé une voile.

Dans les années 1940, il a travaillé au chantier maritime de François-Xavier Lachance à Saint-Laurent, lequel a connu une grande activité pendant et après les années de guerre. Après la construction navale, Raymond-Marie apprend le métier de plombier et dans ce cadre se rend au Nouveau-Brunswick. Il y épouse Angélique Santerre et le couple aura cinq enfants. À son retour, il devient entrepreneur en plomberie et s’associe avec un maître électricien, M. Pouliot.

Il garde un lien profond avec l’île d’Orléans et prend toujours le même plaisir à voguer sur le fleuve. Avec son vieux père, en 1965, il construit un chalet d’été près de la grève à Saint-Jean où il revient régulièrement.

Il prend sa retraite au début des années 1990 et retourne vivre à l’île avec sa conjointe, son chalet étant devenu une résidence permanente. Il profite de ses étés pour naviguer encore et toujours sur son dernier voilier baptisé Le Nord de l’île. Deux de ses fils ont fait des carrières de marins, Luc Rouleau, au sein de la Garde côtière et Denis Rouleau, dans les Forces de la Marine canadienne où il a obtenu le grade de vice-amiral.

Raymond-Marie Rouleau est décédé le 24 avril 2014, à l’âge de 86 ans. Il repose pour toujours au cimetière de Saint-Laurent sur les rives du fleuve qu’il aimait tant. Le grand paquebot échoué qu’il avait fixé sur un modeste cliché, en 1950, est désormais inscrit dans les annales maritimes de l’île d’Orléans, à la fois comme un document d’histoire et comme un témoignage de sa passion pour le Saint-Laurent.

  Une médaille commémorative pour les 75 ans de l’échouement Pour marquer le souvenir de l’échouement du paquebot R.M.S Franconia à Sainte-Pétronille, une médaille commémorative a été frappée par l’entreprise Distribution Crochetière de Lévis. La médaille reprend, à l’avers, le dessin réalisé par Francis Desharnais, inspiré de la photo prise par R.-M. Rouleau en 1950 et qui a aussi illustré l’affiche évoquant l’accident du navire de la Cunard. Le revers est marqué du logo du Centre culturel Robert-Martel, dessiné par l’artiste Helen Faber. La médaille a été produite à un tirage limité de 75 exemplaires, ce qui en fera, sans doute, une pièce recherchée par les collectionneurs. L’invitation est faite aux amateurs d’histoire maritime, aux numismates et aux collectionneurs curieux de pièces historiques associées à l’île d’Orléans. Les personnes intéressées peuvent se procurer la médaille au Musée maritime de l’île d’Orléans, à Saint-Laurent, ou en communiquant avec Gilles Gallichan à : gilles.gallichan@videotron.ca  

Vignettes : 1-Raymond-Marie Rouleau, photographié devant le Franconia en juillet 1950. © Coll. Pierre-Paul Plante

2-L’avers de la médaille. © Richard Boivin

3-L’endos de la médaille. © Richard Boivin

Précédent

Asphaltage sur le chemin Royal à Sainte-Pétronille

Suivant

Éloge de la douceur

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Autour de l'île

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture