Autrefois utilisé pour promouvoir la vente de boîtes de céréales ou de savon, le marketing est dorénavant utilisé en politique. Ce phénomène, de plus en plus présent dans le quotidien des partis, fait l’objet du premier livre d’Émilie Foster, POLITIQUE INC. La démocratie et les médias à l’ère du marketing.
L’ex-députée de Charlevoix–Côte-de-Beaupré (2018-2022) a lancé officiellement son ouvrage le 28 octobre en présence d’une centaine de personnes réunies à la Librairie Pantoute du Vieux-Québec.
« À la suite de mon passage en politique, j’ai revisité ma thèse de doctorat de 2018 qui portait sur le marketing en politique. Je me suis servie de mon expérience pour rédiger un livre en allant plus loin », a mentionné la professeure associée à l’Université Carleton, à Ottawa.
De passage à l’île d’Orléans qu’elle affectionne particulièrement, Émilie Foster a accordé une entrevue où elle a détaillé sa démarche. Elle a effectué une autre collecte de données par le biais d’un sondage envoyé à 1 000 personnes et d’entretiens auprès de 21 journalistes de la Colline parlementaire à Québec.
L’analyse des informations récoltées lui a permis d’avancer que le marketing politique comporte davantage d’effets négatifs que positifs.
« Les partis doivent se vendre. Ils essaient d’informer sur leurs idées. Cela entraîne auprès du citoyen une baisse de confiance envers la politique, du cynisme et une polarisation accrue de la société, notamment sur les réseaux sociaux », soutient celle qui agit aussi comme chargée d’enseignement à l’École nationale d’administration publique.
Considérant cette tendance comme irréversible, l’analyste politique de Zone Info et de L’Actualité croit que les effets du marketing politique peuvent être atténués par une éducation à l’école et par une formation du personnel politique dès leur embauche.
« Il faut une prise de conscience collective. Où est notre démocratie ? », questionne-t-elle.
Selon Émilie Foster, les médias se font prendre par ce tourbillon, eux qui recherchent le sensationnalisme et qui utilisent parfois les lignes de communication transmises par les partis.
Amorcé aux États-Unis à l’époque de John F. Kennedy, le marketing politique s’est installé au Canada avec Jean Chrétien et au Québec avec Jean Charest, en 2003.
Émilie Foster n’entend pas se reposer sur ses lauriers. Des projets de recherche internationaux sur la place des femmes en politique et la rédaction d’un autre livre en continuité avec son premier opus, s’attaquant cette fois à la politique sur les réseaux sociaux, font partie de ses projets.
Faisant partie de la collection Vie politique et parlementaire des Presses de l’Université Laval, le livre de 174 pages d’Émilie Foster est en vente chez Archambault et Renaud-Bray ainsi qu’en ligne sur leslibraires.ca.
Vignette : Émilie Foster envisage de publier une suite de son premier livre lancé le 28 octobre à la Librairie Pantoute du Vieux-Québec. © Marc Cochrane



