Chronique littéraire

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Les demoiselles de Havre-Aubert

De Jean Lemieux, publié aux Éditions Québec Amérique, ce roman policier captivant propose la sixième enquête d’André Surprenant. Après le passage de ce dernier aux Îles-de-la-Madeleine, où l’enquêteur avait résolu deux sombres énigmes, il est transféré à Beauport, puis à Montréal où il poursuit sa carrière. Sa dernière enquête à l’escouade des crimes majeurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) porte sur une affaire complexe où se mêlent la corruption dans la construction, le magouillage des agences de renseignement et le FLQ. Surprenant fait face à un dilemme, car le SPVM possède des documents explosifs, susceptibles de jeter un nouvel éclairage sur le rôle du gouvernement pendant la crise d’octobre.

Doit-il laisser filtrer discrètement quelques informations à son copain Michel Valdal, du Journal de Montréal, tout en se mettant à l’abri ? Tandis qu’il profite de son premier jour de vacances, le sergent Surprenant est appelé sur les lieux d’un meurtre, dans un comptoir de prêts sur gages de Verdun. Ce meurtre lui fait différer l’envoi des renseignements au journaliste. Puisque la victime est originaire des Îles-de-la-Madeleine, où il s’apprête à se rendre en famille pour un repos bien mérité, son supérieur lui demande de faire quelques recherches.

Sur place, l’affaire se complexifie, les cadavres se multiplient. Havre-Aubert, les buttes des Demoiselles, la Grave, avec ses cafés, ses touristes et sa marina deviennent bientôt le centre d’une toile d’influence qui s’étend jusqu’à New York, Niagara, Montréal et Puerto Plata. L’histoire riche de cet excellent polar réunit une intrigue menée au quart de tour, une écriture en finesse et en subtilité, remplie d’humour et de dialogues savoureux. Un roman palpitant parfait pour vos lectures d’été, avec en prime le décor enchanteur et exotique des Îles-de-la-Madeleine, que l’auteur connaît pour y avoir habité. Un excellent roman que je vous recommande vivement !

Le promoteur, la banque et le rentier – Fondements et évolution du logement capitaliste

De Louis Gaudreau, avec une préface de Christian Topalov, publié aux Éditions Lux/Humanité, cet ouvrage entreprend d’illustrer le caractère évolutif de la relation entre capitalisme et logement en rappelant l’histoire de ses trois principaux protagonistes : le promoteur, la banque et le rentier. Car même si le marché de l’habitation fait depuis longtemps partie intégrante du capitalisme, il n’est plus le même qu’au 19e siècle ou qu’il y a trente ans.

S’il n’est pas courant de considérer sa résidence d’abord et avant tout comme une marchandise intrinsèquement liée à l’économie capitaliste, ce chez-soi dont on a tant rêvé et auquel on a finalement accès a été mis en vente ou en location par des entreprises capitalistes, sur un marché qui s’adresse à des consommateurs dont le pouvoir d’achat provient lui-même d’un autre marché, celui du travail. Et, comme l’a démontré la crise de 2008, le marché de l’immobilier peut subir des bouleversements considérables, affectant de manière drastique l’économie et la société dans son ensemble.

Cette tendance impose de nouvelles conditions au développement du logement et à ses usages, conditions qui révèlent à leur tour la façon dont se pose aujourd’hui la question du droit au logement. Une excellente réflexion bien documentée et pertinente.

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