5060 – L’hécatombe de la COVID-19 dans nos CHSLD
De Gabrielle Duchaine, Katia Gagnon et Ariane Lacoursière, avec une préface de Paul Arcand, publié aux Éditions Boréal, cet essai dévoile les horreurs subies par les aînés, principalement au CHSLD Herron, entre mars et décembre 2020. Très difficile à supporter en raison de la gravité du sort qui fut réservé aux aînés et de l’état épouvantable des conditions dans lesquelles ces personnes se trouvaient, la lecture de cet essai n’en demeure pas moins essentielle puisqu’elle propose un éclairage sur la maltraitance dont ont été victimes ces personnes âgées, complètement privées des soins de base nécessaires et d’un traitement humain.
Nous découvrons les détails de la situation présentés chronologiquement et les lacunes et manques d’engagement réels à divers niveaux qui ont mené à des drames indignes d’une société dite moderne. Plusieurs aînés sont morts de faim, de soif ( certains patients n’avaient rien bu pendant 10 jours ! ), de maltraitance ( des plaies sales, des vêtements sales, des pansements non changés et qui étaient parfois si vieux que la peau poussait par-dessus ! ).
La description de l’état dans lequel étaient ces personnes est insupportable. Mais on doit lire le livre. Pour mieux comprendre comment les choses ont pu en arriver là, les autrices dressent une liste des « conditions perdantes » des CHSLD. Ce qu’on y apprend dépasse l’entendement. Outre les soins insuffisants et le manque flagrant d’attention aux personnes, le manque de personnel est dramatique. Tout au long du livre, une centaine d’entrevues permettent aux autrices de comprendre un peu pourquoi on en est arrivé au désastre de ces nombreux décès qui auraient pu être évités.
Le nombre trop peu élevé de préposés pour les résidents des CHSLD est évidemment l’une des causes principales, de même que le manque d’équipement, même de base, comme des serviettes et des rasoirs. Mais aussi, le roulement du personnel est une problématique parmi beaucoup d’autres. Des témoignages de survivants, ceux qui ont perdu un père, une mère, un frère ou une sœur viennent compléter l’essai dont le but est de transformer la façon dont sont traités les aînés qui méritent soins et dignité.
La Bariolée de l’île-Mère
De Jean-Pierre Guillet, La Bariolée de l’Île-Mère est un roman publié aux Éditions Québec Amérique. L’histoire se déroule sur l’Île-Mère, un territoire rude et isolé, où les purs se situent tout en haut de la hiérarchie. Les bariolés, touchés par une décoloration de la peau, sont à leur service. Adème, une bariolée, travaille à la mine depuis la mort de sa grand-mère, deux semaines auparavant. Elle aurait pu pêcher, mais elle a la mer en horreur. Lorsque les bariolés sont envoyés à la mine, ils collectent des morceaux de plastique et autres colifichets, richesses de ces temps nouveaux. Quand Adème est accusée à tort de vol, tout dégénère. Sa fuite devient inévitable. Prenant la mer malgré ses réticences, la jeune fille amorce sa découverte d’elle-même, de son histoire et de celle du monde qui l’entoure. Les habitants de l’Île-Mère sont-ils vraiment les seuls survivants du Big Bang ? Les mentalités sauront-elles évoluer au rythme des nouvelles connaissances ? Cette aventure inattendue mène le lecteur au cœur de contrées et de pensées inexplorées.
