La deuxième rencontre des acteurs de la mobilité sur l’île d’Orléans, organisée par La Démarche ICÎ, a eu lieu le 12 juin dernier à Sainte-Pétronille. Le cercle des participants s’étant élargi depuis la première rencontre, en février, nous constatons que la mobilité est un enjeu mobilisateur sur l’île. Après quelques échanges sur les rôles et préoccupations de chacun en matière de transport, j’ai présenté le portrait de la situation issu de l’enquête menée en 2021 et complétée par 25 % des ménages de l’île. J’ai également présenté les réflexions et préoccupations des jeunes, ainsi que la contribution qu’ils pourraient apporter à la réflexion.
La situation particulière de l’île en matière de transport pose des défis quant à l’accès à l’emploi et à la formation. Alors que plus de la moitié des travailleurs occupent un emploi à l’extérieur de l’île, l’enquête a montré que la distance est un obstacle à l’emploi pour 48 ménages répondants. Si les résultats sont étendus à l’ensemble des résidents, nous pouvons estimer que pour près de 200 foyers sur l’île la distance est un obstacle à l’emploi. De la même manière, la distance est un obstacle à la formation pour 15 ménages répondants, ce qui représente environ 60 foyers sur l’ensemble de l’île.
Si la situation est abordée dans l’autre sens, plusieurs acteurs de l’île sont préoccupés par les difficultés de recrutement de la main-d’œuvre vécues par les entreprises de l’île. Sans oublier les défis posés à la relève agricole, alors que les jeunes agriculteurs doivent être de plus en plus formés.
Le transport peut également être un obstacle pour se nourrir. Les données récoltées ont montré que la distance entre le lieu de résidence et les commerces d’alimentation est un obstacle pour 148 ménages ayant participé à l’enquête. Lorsque les résultats sont étendus à l’ensemble des résidents, nous pouvons estimer que cette situation touchait près de 600 foyers en 2021.
Finalement, les personnes ayant répondu au questionnaire, de même que les jeunes rencontrés, ont soulevé des préoccupations importantes en ce qui concerne la sécurité à pied et à vélo. Fait intéressant, les jeunes expriment aussi leur désir de travailler pour des entreprises de l’île, ainsi que le souhait d’accéder plus facilement à des formations, notamment des formations qui bénéficieraient à la relève agricole. Nous pensons donc qu’une jeunesse plus mobile et plus autonome dans ses déplacements permettrait de mieux répondre aux besoins de part et d’autre et de soutenir le développement économique et social sur l’île.
Une prochaine rencontre est prévue cet automne et les personnes intéressées seront invitées à former un comité afin de cibler et d’entamer des actions qui permettront d’améliorer la mobilité, par et pour les insulaires.
Karine Moisan