La douceur, un mot qu’on entend moins, une sensation oubliée dans un monde souvent tourmenté. À première vue, cette émotion semble avoir disparu du décor planétaire. Mais pas toujours heureusement !
Le dictionnaire la définit comme une « qualité de ce qui procure aux sens un plaisir délicat ». En effectuant des recherches sur Internet, j’ai constaté que plusieurs auteurs abordent ce thème dans des ouvrages variés, allant de la bande dessinée au roman, jusqu’à des essais philosophiques. La douceur fait donc partie d’une préoccupation partagée depuis longtemps déjà.
On la retrouve aussi dans plusieurs articles. Pensons au texte Comme une soif de douceur de Rose-Aimée Automne T. Morin1. Elle y va de sa plume allumée et sensible, inspirée des réflexions d’Anne Dufourmantelle, philosophe, romancière et psychiatre, qui a écrit le livre Puissance de la douceur.
Si l’on en juge par les propos de l’autrice dans son essai, la douceur est une énigme et on ne la possède pas. On ne peut qu’accueillir sa visite… inattendue parfois. C’est ce qui fait son charme. Et lorsqu’elle vient, on la reçoit comme un cadeau… une caresse qui fait du bien comme le vent doux sur la peau lors d’une belle journée d’été.
Ainsi, cette sensation, cette émotion agréable, je la ressens souvent. Ce qui nourrit mon univers de caresses, c’est l’oiseau qui chante, la fleur qui brille au soleil, la brise du matin, des amoureux qui se tiennent la main, l’enfant qui rit aux éclats, le ronronnement du chat ou la gaieté d’un chien, le lilas qui répand son parfum délicat au printemps, le sourire d’un inconnu, les « je t’aime » (surtout!) et même la pluie qui vient abreuver le jardin trop sec du voisin… Je pourrais poursuivre longtemps l’énumération de ces moments qui font chaud au cœur.
À cela s’ajoute la poésie. Elle m’offre un bouquet empreint de douceur et me transporte ailleurs. Elle m’élève l’âme et l’esprit. Je reçois les mots de vérité et de tendresse de Gatien Lapointe, d’Hélène Dorion ou de Jean Désy. Ces poètes me font voir la vie avec humilité dans toute sa beauté, tout en me faisant rêver d’un monde plus lumineux, un monde meilleur délivré de la haine et où la nature est respectée. C’est aussi sans oublier la musique. Les voix d’Ingrid Saint-Pierre, de Pierre Lapointe et de Bruno Pelletier me charment, tout comme les instruments à cordes de l’OSQ. À bien y penser, la douceur est là, un peu partout, si on est un brin sensible à son environnement !
1 https://www.lapresse.ca/societe/chroniques/2022-08-28/comme-une-soif-de-douceur.php
Vignette : La fleur qui brille au soleil fait partie des douceurs qui plaisent à Marie Blouin. © Claude Poulin



