Pionnière dans le monde du journalisme, l’Orléanaise Gisèle Gallichan est décédée subitement, le 6 octobre, à la suite d’une hémorragie cérébrale à sa résidence de Sainte-Pétronille.
Mme Gallichan, qui était âgée de 79 ans, a été la première femme correspondante parlementaire d’un média électronique à l’Assemblée nationale, où elle a œuvré de 1967 à 1996.
« Elle va beaucoup me manquer. Elle laisse un grand vide. Nous avons grandi ensemble et nous nous sommes toujours bien entendus. Nous sommes arrivés en même temps à l’île, en 1979 », a confié son frère cadet, l’historien Gilles Gallichan, qui demeure aussi à Sainte-Pétronille.
Pour M. Gallichan, sa sœur possédait plusieurs qualités dont la curiosité, le sens de l’organisation et le souci de toujours prendre soin de son petit frère plus jeune de cinq ans.
« Elle encourageait les plus jeunes et les membres de sa famille », a noté l’ancien bibliothécaire de l’Assemblée nationale.
Gisèle Gallichan aura été active jusqu’à la fin, animant le lancement du livre de son frère sur le 75e anniversaire de l’échouement du Franconia à Sainte-Pétronille. Elle a aussi collaboré avec l’Espace Félix-Leclerc dans l’animation d’activités.
Originaire de Limoilou, Mme Gallichan œuvrait encore comme journaliste indépendante, au service de la production documentaire.
Animatrice, présentatrice, analyste chevronnée, la fille du journaliste Lionel Gallichan a fait ses débuts en 1963 comme rédactrice et reporter à la station de radio CKCV Québec. Elle a ensuite été, pendant près de trois décennies, correspondante parlementaire à l’Assemblée nationale, successivement pour Radio-Mutuel (1967/1976), Radio-Canada (1976/1989), TVA (1989/1993) et Radio-Québec (1993/1996).
« Gisèle a commencé au bas de l’échelle en arrivant très tôt à la station CKCV. Mon père lui demandait d’appeler la police et les pompiers pour les chiens écrasés. Les patrons lui ont fait confiance et elle a ensuite fait des reportages sur le terrain, remportant même des trophées remis par les pompiers pour les meilleurs reportages », a relaté Gilles Gallichan.
Mme Gallichan a par la suite œuvré à la tribune de la presse de l’Assemblée nationale.
« Elle s’est rapidement intégrée au groupe en raison de son caractère aimable. À part quelques vieilles barbes, elle était appréciée, certains l’aidant à transporter le lourd matériel radio de l’époque. Elle savait se faire estimer mais en faisant son travail comme les autres », a précisé son frérot.
Plusieurs médias nationaux ont rapporté son décès, signe de son apport au métier de journaliste, elle qui a ouvert les portes à plusieurs femmes par la suite.
Son ancien collègue de la Colline parlementaire, André Bellemare, n’avait que de bons mots pour Mme Gallichan.
« J’ai eu un choc terrible. Je lui avais parlé quelques jours auparavant et rien ne laissait présager ça. C’était une femme très active, encore impliquée dans différents organismes. C’est ironique qu’elle soit décédée de la même façon que son ex-conjoint, l’ex-journaliste de La Presse, Gilles Normand, en 2023. Nous avions commencé ensemble à la couverture de l’Assemblée nationale, en 1967. Je travaillais alors à la Presse canadienne. Gisèle était très aimable et toujours prête à rendre service. Elle se débrouillait très bien dans son travail », a souligné M. Bellemare.
Ami de longue date de Gisèle Gallichan, le journaliste au Téléjournal de Radio-Canada, Gilles Morin, ne tarissait pas d’éloges envers elle.
« Notre amitié remonte aux années 1960. J’ai souvenir d’une personne très ouverte sur le monde, très généreuse, accueillante et souriante. Il n’y avait pas de hiérarchie de médias avec elle. Respectueuse, elle donnait des conseils et se limitait à rapporter les faits dans ses reportages », a remémoré M. Morin.
En 1997, elle est devenue membre du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. Elle a également agi à titre de commissaire ou présidente de différentes commissions. À l’automne 2003, la diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Québec revient à son métier premier, le journalisme. Elle a été régulièrement à l’antenne de la radio de Radio-Canada à Québec entre 2003 et 2005.
De 2005 à 2011, elle a travaillé, entre autres, comme scénariste et narratrice de capsules d’information, ainsi que pour une série d’émissions sur l’histoire de la démocratie, pour le Canal de l’Assemblée nationale. Depuis 2003, elle a également été journaliste-animatrice, intervieweuse et narratrice pour des producteurs privés d’émissions d’information et d’affaires publiques. Mme Gallichan a aussi été comédienne et actrice.
L’équipe du journal tient à souhaiter à son frère Gilles, à ses proches et à ses amis ses plus sincères condoléances.
Vignette : Gisèle Gallichan lors d’un atelier littéraire avec Pierre Morency. ©Richard Boivin

Devant son lieu de travail, le Parlement de Québec. © Collection Gisèle Gallichan

Gisèle Gallichan vers 1967. Photo : Collection Gisèle Gallichan



