Liratoutâge: élargir ses horizons et contrer la solitude

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Tous les lundis, depuis mars 2019, Raymonde Beaudoin, de Saint-Jean, se rend au Centre d’hébergement Alphonse-Bonenfant où l’attendent quelques résidents venus participer à l’activité Liratoutâge. C’est ainsi que se nomme ce temps de lecture où ces derniers peuvent recevoir de l’information sur divers sujets d’intérêt général. C’est son amour de la lecture et son goût de partager ses découvertes qui l’ont amenée à consacrer un moment à saveur culturel auprès de ces aînés.  

Comment cela se passe-t-il? Les résidents forment un cercle autour de leur lectrice qui a en main des extraits d’articles de journaux, de revues ou autres types de lecture. Le 28 octobre dernier, certains écrits leur donnaient l’occasion de faire un retour sur les résultats des élections fédérales 2019 et les plongeaient dans des lieux célèbres à visiter, à Paris, en période d’Halloween (maison hantée, cimetière du Père-Lachaise, etc.). 

Mme Beaudoin possède l’art de susciter l’intérêt de ses adeptes. Elle leur montre des photos illustrant ses lectures, leur pose des questions sur les divers sujets choisis, par exemple: «Êtes-vous déjà allés à Paris?» C’est aussi un temps parsemé de brefs partages d’expériences qui crée une atmosphère amicale et qui nourrit leur imagination et leur culture. «On apprend plein de choses», disait M. Fernand Lavoie, résident. «C’est une bonne façon de s’informer», ajoutait M. Adrien Ratté, également résident.

Godelieve De Koninck, fondatrice

«C’est essentiel, la lecture, c’est presque vital parce qu’il n’y a pas de limites: ça permet de voyager, de rire, de pleurer, d’apprendre, de suivre l’actualité, etc.», disait Godelieve De Koninck, fondatrice de Liratoutâge. Elle raconte qu’il y a 13 ans, parce qu’elle cherchait une résidence pour sa mère âgée de 95 ans, elle avait visité plusieurs centres d’hébergement et fut attristée en constatant l’isolement des personnes vivant dans de pareils centres. «Je trouvais qu’ils avaient l’air de s’ennuyer.» Sa formation en orthopédagogie et son doctorat en lecture lui servirent d’inspiration. «Pourquoi ne pas leur offrir des lectures?» Elle instaura alors pour la première fois cette activité chez les non-voyants du Centre Louis-Hébert, de Québec. 

À ce jour, grâce à ses 50 bénévoles, 54 centres bénéficient de moments de lecture chaque semaine, un peu partout dans la région de Québec. Pendant la saison d’été et la période des Fêtes, on fait relâche. Mme De Koninck assure la formation de ces bénévoles qu’elle réunit à la Maison de la Littérature de Québec, deux fois par année. C’est un précieux moment où les participants fraternisent et partagent non seulement leurs expériences, mais aussi des suggestions de lecture, ce qui tient lieu de ressourcement.

Besoin de bénévoles 

Mme De Koninck souhaite que d’autres résidences pour personnes âgées, sur l’île d’Orléans, puissent offrir un pareil service, avec l’aide d’autres bénévoles. Elle invite toute personne intéressée par ce type de bénévolat à communiquer avec elle par courriel à g.dekonink@videotron.ca. Quant à Mme Beaudoin, elle aimerait pouvoir compter sur une personne qui pourrait assurer la relève pendant l’hiver.

Mme De Koninck a semé le goût de lire et de partager sa passion avec d’autres, non seulement aux bénévoles, mais aussi aux résidents qui voient s’élargir leurs horizons tout en contrant leur solitude. 

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