Tel le mécanicien qui pose un diagnostic avant de réparer le moteur d’une automobile, une chargée de projet effectuera une recherche afin d’effectuer un portrait des réalités vécues à l’île d’Orléans. Son travail mènera à identifier les enjeux prioritaires dans le but de répondre aux besoins des insulaires.
Nouvellement embauchée par un comité de gestion formé de l’Association bénévole de l’Île d’Orléans (ABIO), la MRC de L’Île-d’Orléans et le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale (CIUSSSCN), Karine Moisan s’est déjà mise à la tâche en parcourant les statistiques de défavorisation sociale et économique à l’île d’Orléans.
Ces données, qui avaient été présentées en 2019 à la MRC par l’organisatrice communautaire du CIUSSSCN Amélie Michaud, ont justement servi d’étincelle à cette initiative issue des Alliances sur la solidarité – région de la Capitale-Nationale. Une opportunité de financement a permis de lancer la démarche ce printemps.
La Fondation Lucie et André Chagnon contribuera au financement à hauteur de 56 000 $, d’ici juin 2022.
« L’objectif ultime du projet, nommé Démarche en développement des communautés de l’île d’Orléans, consiste à tisser des liens entre les organismes, les citoyens et les décideurs de l’île », a précisé Mme Moisan.
La résidente de Saint-François, enseignante en sociologie et chercheuse, a noté, parmi les réalités qui ressortent à l’île, la pauvreté et l’exclusion sociale.
« On veut voir l’envers du décor. Pas juste la pauvreté financière, mais les pauvretés culturelle et sociale ainsi que les problèmes de mobilité et de communication. En concertation avec les différents partenaires de l’île, comme la Maison des jeunes, la Villa des Bosquets ou la FADOQ, nous essaierons de déterminer qu’est-ce qu’on peut faire pour répondre aux besoins de la population », a-t-elle poursuivi.
Selon Mme Moisan, des statistiques révèlent que dans certaines municipalités de l’île près de 30 % des personnes vivent seules et ne possèdent aucun diplôme.
Questionnaire
Afin de tracer ce portrait, la population orléanaise sera sollicitée, dès février, pour répondre à un questionnaire. Vers mars-avril, des groupes de discussion ciblés seront créés sous forme de café-causerie avec halte-garderie afin d’échanger sur les enjeux de l’île.
« Nous prévoyons dévoiler les résultats de nos démarches et identifier les enjeux en juin 2022 en organisant un sommet », a affirmé Mme Moisan.
L’an 2 de la Démarche en développement des communautés de l’île d’Orléans consistera à se doter d’une structure de travail collectif pour solutionner les enjeux et mettre des actions en place.
« Nous entendons impliquer les citoyens pour connaître leurs idées », a lancé Mme Moisan en espérant qu’une subvention permettra d’étaler la démarche sur sept ans.