Chronique littéraire

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La tête pêle-mêle

D’Hélène Lapierre, publié aux éditions Québec Amérique, ce roman porte sur la maladie d’Alzheimer. Nous partageons, par la plume de l’autrice, l’expérience troublante et inquiétante de cette maladie sournoise qui s’installe progressivement dans la vie du personnage principal : Françoise, 76 ans.

Comme un arbre dont les feuilles tombent une à une, Françoise perd ses souvenirs, ses repères, son chemin, ses mots, ses objets. L’hiver s’installe doucement dans sa vie. En compagnie d’Hubert, son mari, Françoise avance sur son chemin avec appréhension. Elle riait de sa situation, au début : les citrons qui se retrouvent avec la farine, les verres sales dans l’armoire, les oublis, multiples, petits, minuscules qu’elle sème sur son chemin comme des morceaux de pain.

Mais elle ne peut plus nier l’existence de la maladie et, malgré la peine immense de ceux qui l’aiment, elle décide de ne pas résister. Comment le pourrait-elle ? Le précipice qui s’ouvre devant soi lorsque la mémoire s’efface et lorsque les repères disparaissent est dévoilé au cours des instants où les passages à vide sont vécus par Françoise. Ses bouleversements nous touchent, ceux des membres de son entourage, bien réels, nous font comprendre également que la maladie d’Alzheimer n’affecte pas seulement la personne qui la subit. Hubert, l’époux, Caroline, la fille qui vit de l’autre côté de l’Atlantique, Simone, la meilleure amie, sont tous des témoins de la progressive transformation de l’héroïne. 

Françoise prépare ses adieux. Un roman tendre, fragile et beau comme la première neige. Hélène Lapierre a été enseignante, superviseure de stage de pédagogie et, finalement, psychologue et psychothérapeute. Riche de ces expériences, elle sait donner à ses personnages une profondeur et une justesse remarquables. La tête pêle-mêle est son deuxième roman.

William & Mini – Chaque jour et pour toujours

De Christiane Duchesne, publié aux Éditions Québec Amérique, c’est un roman jeunesse proposant une histoire touchante qui célèbre l’amitié. Un jour, William et Mini éclatent de rire en même temps, en croquant des citrons. À partir de ce moment, entre eux, c’est pour toujours. Parsemée de hauts et de bas, leur relation évolue et s’approfondit. Leur amitié rayonne en dépit des petites et des grandes épreuves de la vie qui ne les épargnent pas.

Malgré les séparations et l’accident ; au fil des cadeaux et des attentions ; des bonheurs surprises et des mésaventures ; des vacances de Noël aux vacances d’été ; ils sont là, l’un pour l’autre, fidèles. Dans le contexte des années 1950, les jours s’écoulent avec le piquant des citrons, la tendresse des ciels d’été et la douceur des croissants. 

Avec beaucoup de fraîcheur, une psychologie et une compréhension de l’âme humaine qui façonne des personnages plus vrais que nature, le roman propose des dialogues parfois légers, parfois profonds, sur toutes sortes d’aspects de la vie : les découvertes, les projets d’avenir, le fleuve, la nature et l’environnement, les rêves. Un bon roman que les jeunes et moins jeunes apprécieront à coup sûr !

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