Tel le phénix qui renaît de ses cendres, l’Auberge La Goéliche a repris ses activités il y a 25 ans, après avoir été rasée par un incendie. Contre vents et marées, l’entreprise familiale continue sa mission de lieu d’hébergement et de restauration au bout de la rue du Quai, à Sainte-Pétronille.
L’établissement, propriété d’Andrée Marchand, de ses filles Marie-Andrée et Geneviève ainsi que de Pascal Bussières a dû s’adapter aux aléas de la vie pour offrir à sa clientèle touristique et locale des produits accessibles à toutes les bourses.
« Ces dernières années, la pandémie a orienté la direction vers une offre supplémentaire de services de prêt à emporter à partir de ce qu’on a appelé la Roulotte Gourmande du Quai, ayant pignon dans le village de Sainte-Pétronille. Un changement majeur a été apporté aux horaires de service en restauration supervisé par la cheffe cuisinière Vanessa St-Amant, si bien que La Goéliche accueille maintenant les visiteurs de 11 h 30 à 19 h 30, et cela avec un menu en service continu », a précisé Andrée Marchand.
L’aménagement de terrasses conviviales directement sur le fleuve, l’ajout de chambres plus contemporaines, l’accès aux personnes à mobilité réduite, l’adaptation des menus aux tendances culinaires font aussi partie des améliorations apportées à La Goéliche qui embauche 25 personnes en haute saison.
« Toutes ses chambres, ses appartements condos, ses terrasses, sa salle à manger et sa piscine extérieure offrent une vue exceptionnelle sur le Saint-Laurent », a ajouté Mme Marchand qui se réjouit de compter sur une relation harmonieuse et respectueuse avec ses filles.
Travail acharné
Longtemps connue sous le nom de Château Bel-Air, La Goéliche (à l’époque, une petite embarcation servant à transborder la cargaison des goélettes) avait célébré son 100e anniversaire en 1995.
Détruite par un incendie l’année suivante, l’auberge reprend ses activités, en 1997, grâce au travail acharné d’une équipe « mère et filles » soutenue par des gestionnaires d’expérience, dont le conjoint de Mme Marchand, Alain Turgeon.
« Les artisans de la reconstruction ont travaillé durement dans des conditions climatiques souvent défavorables, étant donné que le chantier s’est échelonné de septembre 1996 à mai 1997. Les propriétaires doivent un merci tout particulier aux équipes de Construction Citadelle, de Rénovation Orléans et de Toitures Orléans qui ont affronté les vents du bout de l’île pour compléter la toiture de la nouvelle Goéliche lors de la reconstruction », a rappelé Mme Marchand à l’aube de ses 80 ans.

On vient danser
L’aménagement du quai Bowen, en 1855, le premier construit à l’île d’Orléans, favorise un accroissement important de l’activité économique de Sainte-Pétronille. Transportés depuis Québec par des bateaux à vapeur (Petit-Coq, Frontenac, Champion, SS Île d’Orléans), visiteurs et villégiateurs envahissent « le petit village du bout de l’île), principale porte d’entrée de l’île.
Il devient nécessaire de se doter d’un lieu d’accueil destiné à l’hébergement et à la restauration. En 1895, on entreprend la construction d’un hôtel de style victorien, le Château Bel-Air. Il portera plus tard les noms de Manoir de l’Anse et Auberge La Goéliche.
La construction du pont en 1935 permet la venue d’un nombre toujours croissant de visiteurs, phénomène dont bénéficie l’hôtel du bout de l’île. Des activités nouvelles sont offertes, dont les soirées canadiennes et la venue du Duc d’Orléans, bateau d’excursion amenant quotidiennement son lot de citadins venus danser au Château Bel-Air.
Au fil des ans, les propriétaires se succèdent : Lizotte (1872-1897), Fraser (1897-1945), Duchesneau (1945-1960), Couturier (1960-1968), Lemieux (1968-1985), Laferrière et Duplain (1985-1990), Marchand, Turgeon et Duplain (1991-1996) ainsi que Marchand et Turgeon (1996-)
Le 22 février 1996, un incendie d’origine inconnue ravage complètement le bâtiment principal de l’établissement faisant une victime. Cent ans d’histoire viennent de se sceller à jamais. Puis vint la renaissance.
Vignette : La renaissance de La Goéliche a pu se concrétiser grâce à Pascal Bussières, Ginette Faucher, Andrée Marchand, Martin Bolduc et Marie-Andrée Turgeon. ©Auberge La Goéliche