Récital en quatre actes avec Gino Quilico

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© L.  Robitaille - Gino Quilico

© L. Robitaille – Gino Quilico

Le 17 juillet dernier, lors du troisième concert de Musique de chambre à Sainte-Pétronille, Gino Quilico, accompagné de Dominic Bouliane au piano, a proposé une visite des airs choisis des répertoires français et italien parmi ceux qu’il affectionne tout particulièrement. Avec humour et générosité, ce baryton québécois qui a chanté sur les plus grandes scènes d’opéra du monde, telles New York, Londres, Milan, Vienne, Paris, est venu charmer le public de Sainte-Pétronille, agrémentant la soirée de confidences sur ses souvenirs d’enfance, quelques moments marquants de sa carrière et même sur certains plaisirs de l’île d’Orléans. À l’instar des différents chefs-d’œuvre lyriques présentés, où poésie et musique s’unissent avec grâce pour chanter l’amour et la vie, la voix de Quilico et le piano de Bouliane ont servi un véritable délice musical en quatre actes.

La première partie du récital fut un bouquet de « tableaux » français du XIXe siècle où Gino Quilico, tel un peintre sur la toile de l’espace de l’église de Sainte-Pétronille, a coloré l’atmosphère d’émotions, soit liées à l’amour, joyeux, triste, intense, soit au plaisir de vivre ou de boire. Debussy, Fauré, Hahn ou Ravel, tous inspirés de poèmes de leurs contemporains Théodore de Banville, Paul Verlaine ou Sully Prudhomme, ne pouvaient trouver meilleur interprète que Quilico, lui dont dont l’enfance a baigné dans ces mélodies, alors caché sous le piano, écoutant son père chanter et sa mère au piano. Les airs Nuit d’étoiles, Clair de Lune, Heure exquise ou encore Chanson épique se sont succédé jusqu’à la pause telle une promenade chez les impressionnistes.

Au deuxième « acte », le décor musical fit un retour aux XVIIe et XVIIIe siècles et présenta trois propositions musicales contrastantes où Quilico et Bouliane démontrèrent avec brio leur complicité et leur talent respectif. Les œuvres interprétées ont amené tour à tour le recueillement, avec un extrait de Serse (Ombra Mai Fu), de Haendel, puis l’intensité avec Pietà, Signore, air célèbre chanté dans la version de Niedermeyer, et enfin la fougue italienne de Francesco Durante avec Danza, Danza, Fanciulla Gentile.

Le voyage lyrique s’est poursuivi avec le retour au XIXe siècle en compagnie de Francesco Paolo Tosti (1846-1916). C’est le troisième acte avec des airs que Gino Quilico qualifie de « simples », mais qui lui permettent d’exploiter toutes les nuances de sa voix: profonde, dramatique, douce, aux aigus de velours. L’amour est encore une fois le personnage principal de ces chansons dont les paroles ont été écrites par différents poètes contemporains de Tosti.

Arriva finalement le quatrième acte de ce récital avec une plongée brillante dans l’opéra. Gounod (extrait de Faust) et Rossini (extrait du Barbier de Séville) firent apprécier encore une fois la puissance de la voix et surtout le talent d’acteur de Quilico, passant du drame à la comédie. Les deux virtuoses s’amusèrent, c’est indéniable, et le public encore plus.

En rappel, Gino Quilico a offert un air très apprécié: Comme un homme (extrait de Les misérables, C.-M. Schoënberg, A. Boublil). Et pourtant, le public présent ne sembla pas rassasié et aurait certainement souhaité une suite à cette soirée d’Amore.

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