L’école historique de Québec – Une histoire intellectuelle
Publié aux éditions Boréal, c’est un essai de François-Olivier Dorais, professeur agrégé en histoire au Département des sciences humaines et sociales de l’Université du Québec à Chicoutimi. Cet ouvrage lève le voile sur les cheminements de trois historiens incontournables du Québec contemporain, situés à l’intersection des champs universitaire, intellectuel et politique.
Ces trois figures majeures – Marcel Trudel, Fernand Ouellet et Jean Hamelin – forment un objet familier de notre paysage historiographique, l’école de Québec, qui est constitutive du récit des origines de la discipline historique québécoise moderne. Elle aura proposé, à travers ses querelles nourries avec l’école de Montréal, un nouveau récit de l’être-ensemble québécois à l’époque de la Révolution tranquille. Pour le meilleur ou le pire, cela reste à déterminer.
Objet énigmatique, cette « école » représente un pan important et méconnu de l’histoire intellectuelle et savante du Québec. Qui sont Trudel, Ouellet et Hamelin ? Quel « récit des origines » ont-ils accrédité ? Quelle place occupent leurs travaux dans l’historiographie québécoise et canadienne ? Ce sont là quelques-unes des questions auxquelles l’auteur répond tout en s’employant à retracer le parcours de ce groupe d’historiens aux contours flous, à mieux cerner son identité et à situer son apport à la vie des idées québécoises d’après-guerre.
On apprend également que, contrairement à l’école de Montréal, qui se définit comme une école de pensée, l’école de Québec se rapproche davantage du concept d’école d’activité, le trio lavallois ne satisfaisant pas aux exigences critériologiques minimales d’une école de pensée, « car sa composition ne révèle pas la présence d’un chef de file intellectuel charismatique comparable à Lionel Groulx ».
Les membres de l’école de Québec n’ont « articulé aucune doctrine ou système de pensée organisé dans son contenu et sa diffusion. En outre, les historiens de Laval ont plus ou moins réussi à établir une filiation claire avec une génération subséquente de disciples dûment reconnus ».
Leurs hypothèses sur le passé québécois se sont moins développées en référence à un programme commun « qu’en opposition aux thèses énoncées par l’école de Montréal », contre l’appareil clérical notamment. « Son programme de travail se laisse mieux déchiffrer dans ce qu’elle refuse que dans ce qu’elle propose. » Cette définition singulière sera analysée dans le parcours des trois historiens présentés par l’auteur.
Montréal Nord
De Mariana Mazza, publié aux éditions Québec Amérique, Montréal Nord est un récit autobiographique qui dévoile un pan de la personnalité éclatante de l’humoriste québécoise d’origine libano-uruguayenne. Empreint de sensibilité et de tendresse, le récit propose, loin des feux de la rampe, les souvenirs d’enfance revisités par Mariana Mazza.
Nous y découvrons le quartier Montréal-Nord où l’auteure vivait avec sa mère immigrante. L’atmosphère dépeinte est douce-amère. Mariana pose un regard tout en finesse sur les êtres et les situations. Petite fille issue de la classe moyenne, élevée par une mère monoparentale qui doit cumuler les emplois pour joindre les deux bouts, elle explore les thèmes de l’identité, de l’appartenance. Montréal Nord devient un vibrant hommage à l’univers qui l’a définie.
Dans ce premier livre, Mariana Mazza dépeint un monde qui nous happe dès les premiers mots : le quartier où elle a vécu, les familles immigrantes qu’elle a côtoyées, les enseignants qui l’ont inspirée, les lieux enchanteurs qu’elle a fréquentés. Elle décrit ses réflexions, ses peurs, ses questionnements, ses impressions propres à l’enfance de façon si intime qu’elle touche à l’universel. Un récit qui nous rappelle qu’il faut savoir d’où l’on vient pour savoir qui l’on est vraiment.
