Léah Fay Hayes
Responsable du site patrimonial de l’Île-d’Orléans
Quand il est question d’entretien et de restauration d’éléments traditionnels des résidences anciennes, la clé se trouve dans les détails. Bien que certains matériaux et techniques traditionnels se soient perdus au fil du temps ou soient difficilement accessibles, il existe des options contemporaines qui pourront répondre adéquatement à vos besoins. Dans la lignée des rubriques précédentes, celle-ci s’attardera sur la peinture et la ferronnerie de certains éléments caractéristiques des résidences construites avant la première moitié du 20e siècle.
Capsules-conseils
Pour mieux comprendre la suite du texte, nous vous invitons à visionner cette capsule de conseils à la rénovation qui porte sur la peinture et la ferronnerie : Capsule vidéo 5, la finition https://bit.ly/47r9afR ou http://mrc.iledorleans.com/fra/culture–et–patrimoine/cours–de–renovation–et–de–conservation.asp
Peinture : faire des choix importants
La première notion importante à garder en tête : tout type de peinture ne se prête pas à toute intervention. La différence de porosité entre les matériaux est un enjeu majeur de la composition de la peinture à favoriser. Le bois absorbera beaucoup de pigments tandis que le métal aura besoin d’ingrédients supplémentaires pour bien le protéger. Le bois, comme le métal, doit être préparé avant de pouvoir couvrir les surfaces par une nouvelle couche de peinture. D’abord décapée, sablée, puis apprêtée, la surface pourra ensuite recevoir un produit de finition qui tiendra le plus longtemps possible.
Pour vos portes et fenêtres en pin blanc, si votre choix s’est arrêté sur une peinture acrylique, utilisez un apprêt à base d’huile plutôt qu’à base d’eau afin d’éviter le gonflement des fibres du bois. Cette couche de préparation à base d’huile offrira également un fini plus uniforme.
Si vous souhaitez plutôt opter pour un produit plus traditionnel, deux couches de peinture à l’huile de lin pourront être appliquées sur une surface préalablement apprêtée d’une couche d’huile de lin. Cette peinture protègera également les joints de mastic des infiltrations d’eau si on la fait dépasser d’un ou deux millimètres sur le carreau.
Dans le même ordre d’idées, pour votre toiture de tôle, une peinture à l’huile ( aussi appelée à l’alkyde ), aura une bonne adhérence sur le métal. Vous pourriez autrement utiliser une couche d’apprêt à l’époxyde suivie d’une peinture polyuréthane afin d’obtenir un résultat équivalent.
Décorations de portes et fenêtres : l’importance d’identifier l’année de construction
Pour agrémenter vos portes et fenêtres de ferrures appropriées à l’âge de votre résidence, choisissez un matériau ou un fini adéquat. Les résidences construites avant le 18e siècle s’agrémenteront de fer forgé, celles du 18e siècle de fer moulé, puis apparaîtront, au 19e siècle, des détails de fonte, de bronze, de laiton et, vers la moitié du siècle, de porcelaine.
Au niveau des dispositifs de fermeture, les targettes – petits verrous de surface autonomes – couplées à des poignées de tirage indépendantes feront place aux crémones – systèmes verticaux intégrant targette et poignée en un seul système – vers la moitié du 19e siècle.
Lorsqu’il est question de détails constructifs, les supports visuels deviennent nécessaires pour bien saisir leur subtilité. Voici trois pistes de lecture :
Varin, François (2008). Les dessous de la quincaillerie. Continuité, (117), 52–55.
[ https://www.erudit.org/fr/revues/continuite/2008-n117-continuite1055956/17377ac.pdf ]
Dion, D. & Varin, F. (1987). La quincaillerie décorative. Continuité, (34), 32–33.
[ https://www.erudit.org/fr/revues/continuite/1987-n34-continuite1051884/17923ac.pdf ]
DUBÉ, Françoise (1991). La quincaillerie d’architecture de Place-Royale. Québec : Publications du Québec, ministère des Affaires culturelles, 408 p. [pas de lien, ouvrage à commander].
Pour toute information supplémentaire, n’hésitez pas à communiquer avec nous à l’adresse lfhayes@mrcio.qc.ca