Rubrique du patrimoine bâti – entretien des fenêtres

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Léah Fay Hayes

Responsable du site patrimonial de l’Île-d’Orléans

Les pluies abondantes du printemps et l’humidité générale ambiante peuvent nous faire découvrir de mauvaises surprises.

Qu’il s’agisse d’une fuite, de pourriture apparente ou de déformation d’éléments de bois, savoir reconnaître ces signes d’usure est utile pour tout propriétaire. Plutôt que de laisser la fenêtre se désagréger jusqu’à ce qu’il soit nécessaire de la changer, un entretien ou une réparation la fera durer encore de nombreuses années.

Les fenêtres traditionnelles de bois sont faites de manière à pouvoir être réparées par sections, facilitant le remplacement des éléments qui sont le plus souvent victimes de l’humidité.

Les sections horizontales sont celles qui sont le plus longtemps touchées par l’eau; si la traverse inférieure ou le petit bois horizontal nécessitent de démonter la fenêtre, la tablette peut être changée beaucoup plus simplement. Une tablette avec une légère pente et un casse-goutte en-dessous expulsera efficacement l’eau loin de la fenêtre et limitera l’exposition de la fenêtre à l’humidité.

À titre informatif ou de rappel, le système de fenêtre et de contre-fenêtre (que l’on change l’été pour un moustiquaire) offre un excellent coefficient thermique. Pour bénéficier du meilleur rendement avec celles-ci, il faut que la fenêtre intérieure soit la plus étanche possible afin qu’elle ne laisse pas traverser l’humidité créée à l’intérieur. Un coupe-froid peut être ajouté pour bonifier cette étanchéité. La contre-fenêtre, elle, servira à faire sortir l’humidité qui aura tout de même migré vers celle-ci. Elle doit permettre une circulation d’air suffisante; on ne la scelle donc pas. Le gradient de la température de l’air en provenance de l’intérieur diminuera doucement vers l’extérieur; c’est cette transition qui réduira les tensions sur les éléments composant la fenêtre et limitera sa dégradation.

La contre-fenêtre devra être réparée plus souvent que la fenêtre mais, si ses signes de dégradation sont vus à temps, ses réparations – au bout du compte – seront moins dispendieuses qu’un remplacement.

Capsules-conseils

À la suite des capsules vidéo référées dans l’article du mois dernier, le site Web de la MRC de L’Île-d’Orléans héberge deux autres épisodes, qui abordent le décapage du bois et l’entretien du mastic et du verre.

Capsule décapage du bois : https://bit.ly/42qfz7X + QR du même nom

Capsule entretien du mastic : https://bit.ly/3HDL4Dw + QR du même nom

Le guide technique sur les fenêtres à battants de la Ville de Québec est également d’une bonne aide; il illustre certaines interventions que vous pouvez effectuer pour entretenir vos fenêtres de bois :

https://www.ville.quebec.qc.ca/citoyens/propriete/docs/patrimoine/guide_tech04.pdf  (code QR : http://bit.ly/3njObtq)

Nous poursuivrons le mois prochain sur le sujet des ouvertures et aborderons les styles de portes traditionnelles en bois et la manière de les entretenir. D’ici là, vos questions sont bienvenues à l’adresse suivante : lfhayes@mrcio.qc.ca.

Lexique

* Traverse inférieure : partie inférieure du cadre de la fenêtre

* Petit-bois : baguette de bois qui supporte les carreaux de verre

* Tablette : aussi appelé appui, elle est déposée sur la structure du mur

* Casse-goutte : aussi appelé gouttereau, goutte d’eau ou larmier, il s’agit d’une fente faite sous la tablette afin que l’eau ne glisse pas sous celle-ci 

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Cet article a été écrit par un collaborateur. Autour de l'île tient à remercier tout ceux et celles qui contribuent par leur écrits au dynamisme du journal et de son site Internet.

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