À 12 ans déjà, Marc Cochrane savait ce qu’il voulait faire dans la vie : il serait journaliste, si possible journaliste sportif. Il a donc orienté ses études d’abord en communications, au cégep Limoilou, puis il a poursuivi dans cette voie à l’Université Laval où il a obtenu un baccalauréat général avec certificat en journalisme. Mais le métier, ça s’apprend surtout sur le terrain, a-t-il constaté.
Natif de Montmorency, il a commencé sa carrière dans sa région et y habite encore aujourd’hui. Il a œuvré dans plusieurs journaux régionaux, entre autres Le Beauport Express, L’Exclusif, L’Autre Voix et Ici l’Info. Mais il a aussi fait quelques détours : quatre ans à L’Acadie Nouvelle, un quotidien du Nouveau-Brunswick, comme journaliste, pupitreur, directeur de la section sports et président du syndicat, quelques années à titre d’attaché politique des députés Jean-François Simard et Caroline Simard et un intermède à la Télé d’ici. Il a complété sa carrière comme agent de communication et de financement au centre communautaire Le Pivot, à Beauport, en même temps qu’il œuvrait à Ici l’info.
Une passion qui ne s’essouffle pas
« Au bout de 30 ans de carrière, la passion est toujours là. Je considère que c’est un privilège d’informer la population, mais ça vient avec la responsabilité fondamentale de s’assurer de la véracité des faits qu’on rapporte », déclare Marc. Il dit avoir toujours été particulièrement attiré par l’aspect humain du métier : « Ce sont les gens que tu rencontres, que tu interviewes, qui t’enrichissent », affirme-t-il.
Marc se remémore avec un plaisir évident quelques événements marquants, dont la couverture, au Colisée de Québec, du dernier match de Guy Lafleur, son idole de toujours qu’il a interviewé à quelques reprises. Il se rappelle d’avoir couvert des événements concernant des politiciens comme Brian Mulroney, Lucien Bouchard et Jack Layton et par des artistes comme Isabelle Boulay, Mario Pelchat, Claude Dubois et Patrick Groulx.
Mais il se souvient aussi d’entretiens touchants avec des vétérans, à l’occasion du jour du Souvenir : « Ils ont tant donné pour la liberté ; on leur doit beaucoup. » Et c’est à son initiative que le hockeyeur de Montmorency Gilles Tremblay a été inscrit au mur des célébrités du centre Mgr-Laval à Beauport : « Lors de la cérémonie d’inauguration, c’est moi qui ai rédigé et lu l’adresse lui rendant hommage. »
Mais tout n’est pas toujours glorieux ou heureux dans le métier. « Je me souviens encore de reportages difficiles, dont ceux qui couvraient les manifestations lors de la fermeture de l’hôpital de Caraquet et les conflits, à Shippagan, entre homardiers et crabiers ; c’était dur », ajoute-t-il.
Au fil des ans, Marc Cochrane a vu le paysage journalistique évoluer. Le plus gros changement est bien sûr l’avènement du web qui a consacré l’instantanéité de la nouvelle, avec ses avantages et ses défis. « Le web a permis de développer un mensuel comme Autour de l’île en un quotidien et ainsi renforcer le lien avec les lecteurs. Mais¸ ça vient avec un défi : la difficulté, toujours nécessaire, de vérifier rapidement la véracité de ce qu’on publie», dit Marc.
Être journaliste à l’île d’Orléans
Depuis novembre 2019, Marc tient les rênes du journal Autour de l’île à titre de rédacteur en chef. Et couvrir l’actualité à l’île d’Orléans, est-ce que ça présente des défis particuliers ?
« Ça force à être très professionnel et à travailler avec le soutien de toute une équipe. Mais c’est surtout très motivant. Les gens, ici, sont accueillants, gentils ; je me sens apprécié. Le contact avec la population de l’île, ça donne le goût de continuer dans ce métier », répond Marc.
« Autour de l’île, c’est un train qui roule à vive allure. Il faut être à l’affût, mais il faut aussi innover. J’ai ajouté des chroniques mensuelles, bonifié le site web et la page Facebook et proposé, par exemple, de choisir la personnalité orléanaise de l’année », signale Marc.
Et la question finale : Es-tu heureux dans ta fonction de rédacteur en chef d’Autour de l’île, Marc ? « Poser la question, c’est y répondre », dit-il en riant. C’est bon pour Marc et c’est bon pour les lecteurs d’Autour de l’île !
Vignette: Marc Cochrane a couvert le dernier match de Guy Lafleur au Colisée de Québec, le 27 février 2011. ©Claude Baribeau